Le billet du gérant

La triste période du Covid est maintenant terminée.
La vie a repris son cours.
Partout de par le monde, les personnes qui avaient été confinées et séquestrées ont retrouvé leur liberté.

En même temps, elles ont eu envie de rattraper le temps perdu, de se distraire et de voyager. C’est un phénomène tout à fait normal. Il a été rendu possible par les économies et les réserves non dépensées qui avaient été constituées pendant cette période de la pandémie.

Pour notre secteur, qui est le secteur des voyages, qu’ils soient touristiques ou professionnels, cela a produit un développement important. On pourrait même aller jusqu’à dire qu’il y a eu une sorte de boom des déplacements.

La période du Covid a lourdement pesé sur nos entreprises et ceci à de nombreux niveaux. Bien peu de gens, en dehors de la profession bien sûr, en ont pris conscience.

Nos établissements ont été fermés, notre personnel dévasté, démotivé, et beaucoup ont choisi soit de se reconvertir, soit même d’arrêter purement et simplement toute activité. Il y a eu une sorte de prise de conscience de la brièveté de la vie et de la nécessité d’essayer d’en tirer le meilleur parti possible. C’est quelque chose d’humain et même de salutaire. La période de l’épidémie, dans une certaine mesure, a changé les mentalités. On a donné moins d’importance à l’effort et au travail et, au contraire, on en a apporté plus à la qualité de la vie.

Tout ceci pour vous dire que nos entreprises fondées sur l’humain ont été pénalisées. Pénalisées dans nos capacités d’accueil, pénalisées dans notre entretien, pénalisées dans notre maintenance. Il a fallu faire un effort considérable pour redémarrer et offrir à nos visiteurs, non seulement le service qu’ils attendaient, mais un service encore supérieur car, bizarrement, ils sont devenus plus exigeants. Nous nous sommes efforcés de le faire.

L’autre conséquence de cette crise à l’échelle mondiale a été une flambée des coûts, des prix et des charges de toutes sortes. Il y a eu non seulement rareté du personnel qualifié, mais, en plus, des pénuries dans les approvisionnements, des difficultés à obtenir en temps et en heure les services des entreprises avec lesquelles nous travaillons habituellement.
Encore maintenant, toutes les chaines   d’approvisionnement et de services ne sont pas encore rétablies ; il y a encore des manques.

Nos coûts d’exploitation ont explosé car une sorte de psychose inflationniste s’est mise en place : personne ne voulant être en retard dans la hausse de ses tarifs, il y a eu surenchère pour monter les prix dans toutes les économies. Certaines hausses de prix étaient justifiées, d’autres ne l’étaient pas et étaient simplement dues à l’avidité du gain.

Parmi les charges qui ont explosé, il y a tout ce qui, de près ou de loin, consomme de l’énergie ; nos entreprises consomment beaucoup d’énergie et ces consommations sont non compressibles.

Comme si un malheur n’arrivait jamais seul, les gouvernements et les collectivités, comme la Ville de Paris, ont voulu profiter de l’aubaine. Au lieu d’avoir un comportement modérateur, ces agents économiques ont eu un comportement accélérateur ; ils ont voulu s’octroyer une part plus importante de ce qu’ils croient être le gâteau du tourisme. Vous en voyez précisément l’effet spectaculaire dans la hausse des taxes imposées aux voyageurs ; certaines ont plus que doublé.

Dans cette situation, notre entreprise a choisi une voie de modération.

Nous ne partageons pas la philosophie commerciale actuelle qui consiste à profiter d’une demande importante pour pratiquer des tarifs excessifs. Notre conception de l’entreprise est une conception qui est fondée sur le juste prix. Toute chose a un prix et les déséquilibres entre l’offre et la demande ne doivent pas inciter à des hausses tarifaires telles qu’elles nuisent à la qualité des relations entre nous et nos clients.

Par cette remarque, nous visons la pratique de ce que l’on appelle le yield. C’est une pratique moderne qui consiste à pousser les tarifs au maximum, lorsque les voyageurs sont très demandeurs, afin de maximiser les recettes à leur détriment.

Nous ne pratiquons pas cette méthode car, non seulement nous la considérons comme peu morale, mais aussi parce que nous pensons qu’elle détruit la relation de confiance et de sympathie qui doit nécessairement s’installer dans les métiers d’hospitalité.

Accueillir quelqu’un, selon nous, cela n’est pas profiter et abuser de la situation. C’est essayer de trouver un équilibre entre, d’un côté les contraintes financières que nous avons en tant qu’entreprise et, de l’autre, les possibilités de dépenses de nos visiteurs.

Nous avons, comme tout le monde bien entendu, hausser nos tarifs, mais nous l’avons fait avec l’idée de le faire a minima ; monter les prix juste ce qui était nécessaire pour transmettre nos hausses de coûts et de charges et assurer le maintien du confort et la qualité d’accueil de notre établissement.
Sous certains aspects, nous sommes même en retard par rapport aux hausses que nous aurions dû pratiquer.

Le phénomène d’inflation va se poursuivre ; en particulier les gouvernements sont de plus en plus gourmands et beaucoup de nouvelles hausses de charges sont programmées. Nous nous efforcerons, compte tenu de nos principes, d’essayer de les maitriser, de les minorer et de les répercuter de façon modérée.

Notre profession va encore se trouver très sollicitée avec la grande manifestation française des Jeux Olympiques.
Cela va être l’occasion de nouvelles vagues de hausses de prix, l’occasion de nouveaux excès et l’occasion, hélas, de mécontenter beaucoup de visiteurs. Les tarifs que nous voyons passer dans tous les domaines sont scandaleux ; ils témoignent d’un manque total de respect pour les visiteurs et les voyageurs, qu’ils soient professionnels ou touristiques. Nous ne pouvons donc pas échapper à cette ambiance inflationniste.

Croyez cependant que nous allons faire tout notre possible pour continuer à vous offrir un service de qualité, dans un établissement confortable et bien entretenu, à des prix encore abordables.